Pur produit des raides sixties, des idéaux des seventies, des dérives plurielles et superlatives des années 80 et 90 pendant lesquelles j'ai étudié et commencé à travailler l’architecture, ma sensibilité n'a pas échappé aux avertissements sociaux, environnementaux et économiques à l'orée de ce nouveau siècle. Cette prise de conscience a modelé ma vision, ma compréhension du monde et ma responsabilité d'architecte en a été logiquement et intégralement transformée.

Pour moi, la belle architecture n'est pas une image esthétique et spectaculaire, magnifiée par les froids outils informatiques. La belle architecture est humble, pragmatique et idéaliste, magnifiée par les sensibilités humaines qui la produisent. Humble et pragmatique car elle est avant tout au service des personnes qui l'habitent, mais aussi respectueuse des milieux, naturels ou autres, qui la portent et des professionnels qui la construisent.

Idéaliste car elle est le reflet d'une société en perpétuelle évolution et se doit de montrer, même modestement, le chemin vers encore plus de respect de l'environnement, toujours plus de prise en compte du bien commun. Vis-à-vis des générations futures, cette responsabilité est la nôtre.

Je suis comme l'architecture que je défends – humble, pragmatique et idéaliste – avec un brin de courage et beaucoup de travail au quotidien. Un seul but : faire évoluer positivement les esprits, les pratiques, les connaissances et transmettre la culture du sensible et non celle du chiffre.